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Jusqu'à il y a quelques dizaines d'années, une intense activité se perpétrait dans les bois de châtaigniers du haut-bocage Vendéen, il s'agissait de la fabrication de cercles de barriques (vendus au profit des tonneliers). C'était l'activité qu'exerçaient les cercliers.
Cela peut paraître surprenant mais sur certaines tailles on pouvait retrouver là dix ou vingt personnes occupées de longs mois par l'abattage et le façonnage des brins de châtaigniers. Ils menaient une vie rude, austère, subissant les intempéries sans plus s'en préoccuper que cela, mon père et mon pépé étaient des leurs.

Aujourd'hui cette activité a pris fin, d'autres techniques ont remplacé les cercles de barriques en bois, les caves Vendéennes ont perdu leurs alignements de tonneaux, les vignes des particuliers ne sont plus que peau de chagrin et de nombreuses mesures visent à limiter la consommation de vin local, bref, c'est la Bérézina, voir l'austérité (ce dernier terme est peut-être un peu exagéré).
Malgré tout, certains résistants ont décidé de maintenir vivante cette activité traditionnelle, non pas bien sûr en en faisant leur métier, ce serait cause perdue de nos jours, mais en ayant la volonté de retrouver le geste du feuillardier (celui qui façonne les brins de châtaigniers) afin de pouvoir le présenter au public lors des fêtes traditionnelles de notre (belle) région. Une association notamment est très active dans ce domaine : entrelacs.

Sur les photos à gauche, Hubert est à la manœuvre : il commence par fendre (très régulièrement...!) une fine perche de trois mètres de longueur.










Puis il la façonne avec un "couteau à deux manches" (une plane) de façon à obtenir un "feuillard".


Remarquez la technique pour coincer le brin.
























Ne reste plus qu'à passer le feuillard dans une "machine à cercle" (authentique !) et après l'avoir solidement attaché pour qu'il garde sa forme, on le positionne avec d'autres, bien serrés, pour faire ce que l'on appelle un "moule de quierce" (patois de chez nous).










   Merci à Hubert pour ses photos et chapeau pour son dynamisme !



Tableau réalisé par un artiste peintre de Saint Paul en Pareds (85) : Yves RAMOZ* (Nom d'artiste, anagramme de MOZAR).
Il représente mon père dans son travail de cerclier. (Vers 1950).

* Ce Yves s'appelle en réalité Guiberteau. On l'appelait Vevette. C'est lui qui a guidé l'aménagement de la grotte du Boistissandeau. C'est lui aussi qui a créé le groupe statuaire en hommage à la Vendée militaire, qui doit se trouver près de l'église de Saint-Paul-en-Pareds... (85)


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